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les drames du nouveau-monde

Son cœur se glaça dans sa poitrine ; elle ferma les yeux.

— Oh ! s’écria-t-elle d’une voix mourante ; ne me touchez pas ! tuez-moi ! tuez-moi ! pour l’amour de Dieu !

Elle ne reçut aucune réponse : la main demeura immobile sur son épaule, mais sans user de violence.

À ce moment l’orage s’apaisait, avec lui s’enfuyait l’ombre, et les premières clartés de l’aurore commençaient à sourire dans le ciel.

Esther se hasarda à ouvrir les yeux, elle regarda ce fantôme terrible au pouvoir duquel elle venait de tomber… C’était Osse’o !

Osse’o qui, le sourire sur les lèvres, inclinait vers elle son noble et fin visage, Osse’o, le chef traîtreusement frappé, qui lui apparaissait vivant, faisait entendre sa voix harmonieuse et vibrante :

— L’enfant des Fâces-Pâles est sauvée. Les gens du lac ont trouvé sa trace solitaire dans la montagne.

— Sans y songer, Cœur-Droit lui avait parlé dans