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l’aigle-noir des dacotahs

cieux, vous envoie d’heureux songes. Dormez !

À ces mots l’Indien se retira. Esther contempla longtemps son profil noble et fier, sa taille élégante, qui se dessinaient à l’entrée de la grotte.

Par discrétion, l’inconnu tourna le dos à l’intérieur de la caverne et resta immobile comme une belle statue.

Le cœur de la jeune fille ne pouvait être insensible aux bons traitements d’Osse’o. Sa grâce hautaine, ses allures tour à tour empreintes de la rudesse sauvage et de la plus exquise civilisation, sa voix douce, son visage ouvert, et pourtant attristé par une inexplicable mélancolie, tout était mystère en lui…

… De ces mystères qui font rêver les jeunes filles…

Demi-couchée sur le lit odorant et mœlleux que son sauveur avait dressé pour elle, Esther le contempla longtemps, perdue dans des pensées profondes, demi-tristes, demi-joyeuses, demi-inquiètes, demi-paisibles ; enfin, vaincue par la fatigue, elle se laissa aller dans son nid de mousse, ferma ses jolis yeux et s’endormit.