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l’aigle-noir des dacotahs

cheval, n’avait cessé de marcher pendant toute la nuit.

Suivant son habitude, le trappeur causait tout seul.

— Mon brave Star ! de toutes les pistes que nous avons suivies ensemble, voilà bien la plus rude, n’est-ce pas ? J’avais vu bien des orages dans la montagne, mais aucun ne valait celui-ci. Quels tonnerres ! quels coups de vents ! on aurait dit la fin du monde ! Comme elle a dû avoir froid, dans sa tombe, ma pauvre petite Est’, lorsque cette pluie furieuse tombait sur elle.

Il s’interrompit un instant, perdu dans ses mélancoliques souvenirs : bientôt il revint à lui, et passa la main sur son front pour dissiper ces sombres pensées.

— Je connais des chevaux, mon brave Star, continua-t-il en s’adressant à son compagnon, comme si ce dernier avait pu lui répondre ; je connais des chevaux qui ne voudraient pas marcher par une nuit si noire, ni grimper dans de tels chemins, — non, pour tout l’or du Shasta… Holà ! quelle cabriole est-ce çà !