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l’aigle-noir des dacotahs

route jusqu’à un pic escarpé d’où il dominait toute la plaine. Aux premiers rayons du soleil levant il put voir défiler, bien loin, dans la prairie « son peuple, sa poule aux œufs d’or » qui cherchait fortune, et lui échappait pour toujours.

Saisi de rage, le Mormon fit rudement sentir l’éperon à son cheval qui s’emporta et bondit au hasard dans tes taillis fourrés. Cette course désordonnée le conduisit dans une gorge plus sauvage, s’il eût été possible, que le reste de la montagne, et se terminant à une sorte d’impasse au bout de laquelle était le précipice.

Au moment où il parvenait à grand’peine à maîtriser sa monture, le Mormon entend tout près de lui, dans les broussailles, un grognement formidable suivi de grincement de dents : un grand loup noir, maigre, affamé, aux yeux étincelants, s’approchait en rampant pour sauter à la gorge du cheval.

Thomas sortit vivement un pistolet de ses fontes, et fit feu sur le loup : la bête fauve s’enfuit en hurlant, traînant derrière elle une cuisse cassée.

Mais, ce danger évité, Thomas tomba dans un