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les drames du nouveau-monde

La vie active et agitée qu’avait menée Esther, l’air vif des montagnes, et, par-dessus tout, la tranquillité d’esprit dont elle avait un si grand besoin, avait éveillé en elle un appétit triomphant qui lui fit trouver délicieux le repas qu’Osse’o lui avait improvisé. Elle se rappela longtemps ce festin rustique étalé sur des feuilles et des écorces d’arbre ; jamais dîner somptueux, chef-d’œuvre de l’art culinaire, servi dans l’or et le cristal, ne lui parut aussi exquis.

Osse’o souriait avec bonheur en la voyant manger à belles dents blanches.

Quand le régal fut terminé, il s’adossa contre les parois de la grotte, et demanda à la jeune fille le récit de sa captivité.

En entendant ces détails touchante, il demeura en apparence impassible comme le granit contre lequel il s’appuyait, mais les éclairs de ses yeux, le frémissement de ses narines, sa respiration tumultueuse trahirent plus d’une fois sa vive émotion.

Quand Esther eut terminé sa narration, il songea à se mettre en route :