Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

194
les drames du nouveau-monde

fille, il se dirigea vers son cheval, qu’il harnacha promptement.

Puis, à l’aide de son genou qu’il lui offrit en guise d’étrier, Esther sauta en selle, et Osse’o mena le cheval par la bride.

Pendant la route, l’Indien, toujours avec la même réserve, lui prodigua les soins les plus délicats ; l’encourageant ou la rassurant de sa voix harmonieuse, lui offrant l’appui de son bras, retenant sa monture pour prévenir le moindre faux pas.

Esther, heureuse et reconnaissante, se sentait profondément touchée : à chaque occasion ses yeux ingénus remerciaient éloquemment le jeune chef.

— Voyez, lui dit Osse’o s’arrêtant pour laisser respirer son cheval, et lui montrant des points blancs groupés sur le bord de la prairie ; voyez là-bas dans la plaine, les wagons de votre père ; c’est là qu’il a établi son camp.

— Oh ! si près ! courons donc vite ! chaque moment est pour moi un siècle, jusqu’à ce que je sois auprès de mon cher, de mon tendre père.