reparut pas. Quelques instants s’écoulèrent dans une attente de plus en plus anxieuse ; bientôt chacun se sentit le cœur serré par le pressentiment d’une catastrophe inconnue. Tous les yeux se dirigèrent avec anxiété vers la prairie, mais sans y rien apercevoir : partout des arbres, des pelouses à perte de vue, quelques vautours dans l’air… mais nulle apparence d’une créature humaine : seule, une bande échevelée de chevaux sauvages se montra et disparut comme un éclair, aux limites de l’horizon poudreux ; puis le désert reprit sa physionomie solitaire et inanimée.
Cet incident fugitif rappela le vieillard au souvenir de ce qu’il y avait à faire.
— Sellez vos meilleurs chevaux, enfants ! s’écria-t-il.
Cet ordre, prononcé d’une voix déchirante, fut exécuté avec une sorte d’emportement par les serviteurs inquiets.
— Abel Cummings ! conduisez-nous : c’est vous qui le dernier l’avez aperçue.
— Oui, sir… je…
— Allons pas de paroles inutiles ! des actions