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les drames du nouveau-monde

— Oui, et profonde… et couverte de pierres…, de manière à être retrouvé par ses amis, s’il en a.

L’Indienne fixa sur lui ses yeux noirs et désolés, d’un air suppliant, mais sans rien dire. Waltermyer comprit ce regard :

— Oui, Waupee, répondit-il, j’en ferai autant pour Aigle-Noir. Peut-être ni lui ni l’autre ne m’auraient rendu ce dernier devoir, mais que m’importe. Je lui ferai un tombeau à la mode des Dacotahs ; de façon à ce que chaque membre de sa tribu y jette une pierre en passant comme c’est leur coutume.

Un regard de reconnaissance le récompensa de ces bonnes paroles. Ensuite la jeune veuve se couvrit le visage de ses deux mains et sortit lentement. Esther voulait la suivre ; Waltermyer l’en empêcha.

— Laissez-la aller seule. Elle va passer la nuit à veiller près de sa tombe : c’est dans leur religion. Et maintenant, allez dormir ; moi, je veillerai le malade.

— Non, ce sera moi ! Il m’a protégée pendant mon sommeil, j’en veux faire autant pour lui.