Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

48
les drames du nouveau-monde

avait été foudroyé par une congestion cérébrale.

Restée seule avec son petit Charles, madame Saint-Clair se résigna noblement au veuvage, quoique jeune, jolie, et adorée de tout ce qui l’entourait. Tout en continuant les traditions hospitalières et somptueuses de sa maison, elle sut éviter les écueils redoutables à sa position, et garder intact le patrimoine d’honneur qu’elle réservait à son fils.

Après avoir été un gracieux baby, Charles devint un beau jeune homme, plein de grâce et de distinction. Dans son teint chaud et coloré, sa chevelure noire et soyeuse, ses yeux d’aigle, sa démarche souple et fière, on retrouvait un reflet charmant de son origine indienne : dans sa voix douce et vibrante, dans ses mains et ses pieds finement aristocratiques, dans son esprit fin et intelligent, on reconnaissait sa filiation française.

Il était d’ailleurs parfaitement élevé, gentleman dans toute l’acception du mot : hardi cavalier, beau danseur, adroit à tous les exercices du corps, il possédait en outre une instruction aussi solide que variée.