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l’aigle noir des dacotahs

mouvement, aucun bruit n’annonçait qu’elle fût habitée ; aucune fumée n’en sortait ; nul enfant ne jouait autour ; nul sentier, même, ne se hasardait à y mener ; on aurait dit l’habitation de la mort.

L’Aigle-Noir, en revenant de son nocturne rendez-vous, ne rentra pas au camp avec sa pompe accoutumée ; il se glissa, au contraire, entre les tentes, comme s’il eût tenu à passer inaperçu.

Effectivement, inquiet sur l’issue de la négociation secrète qu’il venait de conclure, et où il devait jouer le rôle de traître, le chef dacotah cherchait à tenir cachées ses démarches nocturnes. En outre, il ne savait où mettre l’or qu’il avait reçu et qu’il ne voulait partager avec personne.

Son premier soin avait été de chercher quelque cachette impénétrable pour y déposer son trésor ; pour cela il avait pensé à l’enfoncer dans la fente d’un rocher surplombant la rivière dans le canon du Diable : le lieu ne lui avait pas paru assez sûr. Il avait ensuite songé à l’enfouir dans le lit de la rivière, mais craignant quel-