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l’aigle-noir des dacotahs

— La fille des Faces-Pâles a reçu le sourire du Manitou des songes ? Les flots d’un sommeil léger ont bercé ses oreilles ? demanda-t-il en donnant à sa voix basse et gutturale des intonations douces et caressantes.

— Pourquoi suis-je ici prisonnière ? dites-moi pourquoi l’on m’a si cruellement arrachée à mon père ? s’écria-t-elle avec exaltation. Avez-vous bien eu le cœur de reconnaître ainsi ses bontés… ? Souvenez-vous de Laramie ! n’avons-nous pas été pour vous meilleurs que vos propres frères ?

— Face-Pâle, vos paroles charment les oreilles d’Aigle-Noir comme le chant d’un oiseau printanier, son cœur les boit avidement comme la terre altérée boit une pluie d’été. Parlez encore !

— Vous êtes un homme cruel et rusé, vous éludez ma question. Dites-moi, dites-moi, je vous en supplie, dans quel but j’ai été enlevée, emprisonnée ?… Voulez-vous de l’or ? mon père, pour me revoir, en remplira vos mains.

— La poudre jaune du vieux chef des visages pâles sera tôt ou tard entassée dans les wigwams des Dacotahs.