fatigués, la présence de la jeune femme au blanc visage réjouira le guerrier.
— Je ne vous comprends pas encore : vos paroles sont aussi mystérieuses que vos actions sont cruelles, répondit Esther dont le visage devint d’une pâleur mortelle.
— Aigle-Noir voudrait avoir pour femme une Face-Pâle qui apprêtera ses repas, et lui tressera un manteau avec ses chevelures scalpées.
— Moi ! votre femme !!! Ciel miséricordieux ! vous n’y songez pas ?
— La langue de la fille pâle est douce ; sa chevelure ressemble aux filaments soyeux du maïs brunis par la lune des feuilles tombantes. Elle est dans le droit chemin : sa maison sera celle de l’homme rouge : Aigle-Noir a dit.
— Jamais ! je mourrai plutôt !
— L’esprit aux ailes noires qui plane sur la rivière sombre ne vient pas toutes les fois qu’on l’appelle. Pendant bien des années encore, la femme d’Aigle-Noir promènera dans la prairie son léger mocassin.
— Votre femme, c’est le Faucon-Blanc.