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les drames du nouveau-monde

montures ne seront pas capables de marcher ainsi pendant une demi-heure seulement ; il nous faudra aller à pied bientôt.

En effet, les pauvres bêtes respiraient à peine, tremblaient de tous leurs membres, et ruisselaient de sueur.

— Je le sais, étranger, c’est pitié de surmener ces nobles animaux ; je n’en ai assurément pas l’habitude ; mais quand il s’agit d’une existence, d’une précieuse existence humaine, il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur un cheval. Nous avons encore vingt bons milles à faire avant d’arriver à cet arbre, si nous ne nous arrangeons pas de manière à les expédier, tout le monde mourra ici de soif, bêtes et gens.

— Ainsi, notre seule chance de salut, c’est de pousser en avant.

— C’est aussi le seul espoir de sauver votre fille : il nous faut donc marcher, marcher encore, comme les loups noirs des montagnes lorsqu’ils veulent forcer le buffle ou l’antilope.

Une singulière exaltation s’était emparé de Waltermyer ; l’idée de délivrer Esther, de l’arra-