Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/20

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fut pas ainsi jusqu’au moment où nous rentrâmes. Je suppose que nous marchâmes une demi-heure environ ; et alors où pensez-vous que nous étions ?

— Eh ! à la maison, donc ! fit le chasseur ironiquement.

— Non, sir ; pas le moins du monde : nous retournâmes en arrière, juste à l’endroit que nous venions de quitter. Oui, sir, nous fîmes cela ! et nous nous disposâmes à repartir malgré la neige qui redoublait de furie. Alors commença un véritable ouragan : ça soufflait si fort que mon papa se vit obligé de mettre quelques pierres dans ses poches pour ne pas être emporté, et son vêtement fouettait l’air aussi bruyamment qu’une voile tourmentée par un tourbillon. Je vous le dis, M. Tire-droit, c’était une tempête régulière — régulière, est le mot.

— Mais, vous ! comment ne fûtes-vous pas enlevé ?