Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/29

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Si c’est une bonne rossée qu’il te faut, je suis homme à couler à fond tout un radeau de ces Yankees du Lac Salé. Mais si tu veux conserver tes os dans ta peau, file ton nœud, laisse-moi tranquille. Il ne fait pas bon marcher sur les talons d’un forestier du Kentucky.

— Excusez ! Ned Overton ! répliqua le colporteur riant plus fort, vous parlez comme si vous aviez, ce matin, un estomac de force à manger un buffle à déjeuner, cornes et peau avec ! Mais les gros mots ne me touchent guère. Vous me faites l’effet d’oublier que, l’autre jour, le petit Dudley vous arrêta court, au beau milieu d’une certaine histoire sur la nièce du vieux Sedey, et vous renfonça les mensonges dans la gorge.

Cette allusion mordante exaspéra le chasseur ; une ombre passa sur son visage basané, un éclair jaillit de ses yeux. Ses doigts serrèrent involontairement le canon de son fusil, il regarda