Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/66

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— Je pense… je pense… dit le cordonnier en jetant un coup d’œil vers la porte, à Charles~ Dudley.

Et il exhala un énorme soupir.

L’expression qui se peignit sur chaque visage, sauf celui de l’ivrogne, attesta que tout l’auditoire avait eu la même pensée. Nathan Dodge fit un peu exception car il avait une singulière estime pour Dudley.

Une fois la matière entamée, chacun dit son mot.

— J’ai pour principe, fit douceureusement le maitre de poste, de ne jamais me mêler des affaires d’autrui : Charles Dudley me paie chaque samedi soir en bon or, je ne lui fais aucune question. Il reçoit, par tous les courriers, des lettres dont la plupart sont timbrées de la Nouvelle-Orléans. En arrivant ici, il y a plus de deux mois, il m’a annoncé qu’il s’arrêtait quinze jours à peine. Je n’ai pas cherché à en savoir