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Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/73

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peine à se ranimer, lorsqu’un tâtonnement maladroit ébranla la porte.

Après une impatiente attente de quelques minutes on vit apparaître un gros lourdaud âgé d’une quinzaine d’année. Le nouveau venu était orné d’une tête grosse comme une citrouille : ses gros yeux fixes, à fleur de tête, semblaient deux billes de verre ; sa bouche fendue jusqu’aux oreiller laissait voir une rangée de dents qui aurait fait honneur à un loup.

Ce joli garçon, noyé dans un habit évidemment taillé pour son père et dont les basques lui battaient les talons, ne cessait d’essuyer son nez camard avec les trop longues manches de ce vêtement. Ses mains encapuchonnées de mitaines prodigieuses fonctionnaient difficilement ; ses pieds erraient dans de vastes bottes faites dans l’hypothèse prophétique qu’elles lui serviraient lorsqu’il serait parvenu à l’âge d’homme.

Il faillit tomber en poussant la porte, et s’arrê-