Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
les forestiers du michigan

— Comment le nommez-vous ?

— Balkblalk, ce gros vaurien d’Ottowa. Il est venu rôder souvent par ici, sous prétexte de chasse : j’en ai toujours eu méchante opinion.

— Johnson est en mauvaise compagnie, répliqua le Forestier ; cet Ottowa est un drôle capable de faire tout, grand traître ami du mal fait dans l’ombre. Je suis sûr qu’il m’a tenu un jour au bout de son fusil et ne s’est pas gêné pour tirer ; si j’ai échappé, c’est par un miracle de la bonté de Dieu. Je serais bien aise de le rencontrer sur mon chemin.

— Non ; ce n’est pas le moment. Évitons tout conflit avec les Indiens, tout prétexte d’hostilité. Ils nous sont assez ennemis, il n’y a pas besoin de les exciter davantage. — Ce fut une étrange aventure, n’est-ce pas, Basil ? poursuivit Christie après un instant de silence, que cette rencontre d’une fille Indienne au beau milieu d’une tempête, en plein désert, par une nuit noire de décembre ?

— Oui ça été le plus grand étonnement de ma vie. Ah ! si j’avais été un malin, j’aurais appro-