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les forestiers du michigan

camarades épouvantés ne firent pas la moindre résistance : ce fut une boucherie. Les deux embarcations restantes s’échappèrent à force de rames : nous avons erré toute la nuit et la matinée sur le Lac, et nous voilà. »

— Avez-vous passé au fort Sandusky ?

— Oui ; nous n’avons trouvé que des cendres.

— Ciel est-il possible ?

— Mon Dieu oui ! il a disparu, et je vous l’annonce, votre poste ne tardera pas à subir le même sort.

— Parlez-vous sérieusement, lieutenant ?

— Malheureusement oui. Quelle est la bande Indienne qui résistera à la tentation de vous attaquer, ayant devant les yeux de semblables précédents. Voyez, d’ailleurs, ce côteau d’où sort votre ruisseau, voyez le bord du Lac ! Nos ennemis peuvent-ils désirer mieux pour avoir sur nous tous les avantages ?

— Je reconnais que ce fort a été établi d’une façon aussi misérable et inintelligente qu’incompréhensible. Mais, avant de détruire les murailles, il faudra anéantir la garnison.

— C’est possible : néanmoins souvenez-vous de