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les forestiers du michigan

Et il quitta un instant son aviron pour se tenir les côtes tant il riait, le brave Basil Veghte !

Il n’avait pas fallu longtemps au grand canot pour s’apercevoir que son petit ennemi lui avait échappé, sans qu’il y eut espoir de le rejoindre.

Il était, du reste, heureux pour Basil qu’ils l’eussent perdu de vue, sans quoi, il aurait infailliblement succombé devant leurs efforts désespérés ; en effet, tout vigoureux et exercé qu’il fût, les Indiens, cette race aux muscles d’acier, à la nature amphibie, l’auraient emporté dans cette lutte acharnée.

Cependant, plein de confiance dans son adresse éprouvée, et dans son heureuse chance habituelle, Veghte n’eut pas un seul instant d’inquiétude il se trouvait aussi à l’aise, et méditait aussi calmement que s’il eût été dans un bon lit, derrière les fortes murailles de la Block-House.

Sa grande préoccupation était de savoir quel serait le meilleur parti, ou de continuer sa croisière, ou de retourner au fort muni des renseignements qu’il venait de recueillir. Il était, effectivement, à peu près édifié sur le nombre des Indiens et des Français, savait que les enne-