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les forestiers du michigan

Et il laissa retomber son aviron. Ses adversaires en firent autant, car le Français n’avais plus qu’à se baisser pour saisir le plat-bord du canot de Basil, tant ils étaient proches.

Cependant, par mesure de précaution, le Français garda son fusil ; l’Indien se courba vers Basil qui lui tendait la main comme pour l’aider à passer d’un bateau dans l’autre.

Tout à coup le Forestier, feignant de trébucher, tira violemment l’Indien, le fit tomber dans l’eau du même geste il repoussa violemment la barque ennemie, et, les deux embarcations ayant reculé en sens inverse, se trouvèrent soudainement espacées d’une vingtaine de pieds. Saisir son aviron et fendre l’eau fut pour Basil l’affaire d’une seconde.

Le Français lâcha un énergique juron et fit feu au hasard la balle siffla dans l’espace, on l’entendit ricocher sur l’eau à deux cent cinquante ou trois cents pieds de distance : Veghte et son canot étaient déjà loin.

Ce qui retarda encore les poursuivants fut la nécessité de repêcher l’Indien tombé à l’eau. Il avait d’abord essayé de poursuivre le fugitif à la nage :