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les forestiers du michigan

— Ce n’est pas la peine ! ne vous dérangez pas, mon petit ami ! reprit la grosse voix ; vous êtes pris, et bien pris, je m’en flatte : ce que vous avez de mieux à faire est de rester tranquille comme un homme raisonnable.

En disant ces mots, le colosse l’enleva de terre avec autant de facilité qu’il eut fait d’un enfant, et l’emporta à une certaine distance, dans la direction du lac.

Arrivé sur un petit promontoire à fleur d’eau, il le déposa doucement au fond d’un canot que Veghte n’avait point remarqué.

Là, il se trouva face à face avec deux personnages muets, mais d’apparence athlétique, aux pieds desquels il fut forcé de s’asseoir.

Le géant sauta dans la barque, leste comme un oiseau ; les deux muets se mirent à ramer de manière à gagner le large.

Tout en faisant l’examen de ce qui se passait autour de lui, Veghte entendit distinctement craquer les batteries de deux pistolets, et vit briller les larges canons qui reposaient sur le banc de chaque côté du gros homme.

– Au moindre mouvement, mon bon petit