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les forestiers du michigan

– C’est justement ce que je pensais ; mais je n’étais pas parfaitement sûr : Enfin, répondez-moi, ne m’avez-vous pas poursuivi plus qu’un autre, et d’une façon toute spéciale ?

Le gros Français se donna encore le plaisir de rire a gorge déployée ; quand il eût repris son sérieux, il répondit :

— Vous êtes curieux, mon petit ; cependant je suppose que vous vous connaissez vous-même ; vous savez très bien que vos tripotages avec les Anglais ont fait de vous un personnage de renom. Hé ! hé ! vous vous êtes montré dans cette guerre ! Quel malheur que vous ne soyez pas du bon côté !

— Ah ! justement ! c’est dommage… pour vous autres !

— Ne discutons pas là-dessus ; ce seraient des paroles perdues. Je parie que si on vous avait offert d’être un de nos généraux, vous auriez accepté… hein ? Soyez franc !… En supposant que vous eussiez la capacité voulue.

— Bah ! est-ce que j’ai jamais songé à être général ?

— Personne ne vous dit cela ; je fais une sup-