Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
les forestiers du michigan



n’aurait pas fait moitié de toute cette besogne.

Le géant ne répondit rien, se sentant trop courtois pour quereller un homme qui se trouvait en son pouvoir.

Au bout de quelque temps, Veghte reprit la parole :

— Les Indiens se préparent à attaquer le fort Presqu’Îsle n’est-ce pas ?

— Cela ne m’étonnerait nullement : Je les crois en bon chemin pour l’assaut.

— Une chose ferait bien mon affaire ! ce serait de me trouver là pour fouailler tous ces chiens.

– Ah ! ah ! c’est justement pour éviter votre présence que nous avons pris la liberté de vous faire prisonnier. En votre absence nous aurons moitié moins de peine qu’en votre présence. Vous êtes libre de prendre ce que je vous dis là pour un compliment.

— Que veulent donc ces Peaux-Rouges qui ont rôdé toute la nuit sur le lac ?

Le silence gardé par le gros Français convainquit Veghte que toutes ses hypothèses étaient bien fondées. Cependant, comme il n’en savait pas suffisamment à son gré, il revint à la charge.