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les forestiers du michigan



soudaine et prompte comme l’éclair, avait été préparée soigneusement et exécutée avec une dextérité et un sang froid consommés.

Au moment où le canot s’engageait sous la voûte de feuillage, il se dressa sur ses pieds, saisit sans bruit une grosse branche dans ses deux mains et se hissa doucement jusqu’au tronc puis, il fit le tour de l’arbre, de manière à le placer entre lui et ses ennemis ; alors, tapi dans une anfractuosité d’écorce, comme un chat sauvage, il attendit les événements.

Toute cette manœuvre avait été exécutée avec une dextérité de singe, silencieusement, promptement, à force de bras. Pas une feuille n’avait été ébranlée, pas un rameau n’avait été froissé, pas un murmure ne trahit l’audacieuse ascension du fugitif aérien.

Quoique, de sa cachette, il ne put pas apercevoir son ancien gardien, le gros Français, cependant ses oreilles se réjouissaient d’entendre tous les mouvements désordonnés, les gestes furieux, les exécrations dans toutes les langues, les mouvements de colère auxquels se livrait le gros et furibond personnage.