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les forestiers du michigan



donc aurait pu rêver aux combats, au sang, à l’incendie ?… Il n’y avait plus ni Français ni Indiens ; le ciel, le lac, la forêt échangeaient des sourires d’or, d’azur, d’émeraude ; tout semblait en paix dans l’air, sur la terre et sur l’onde.

Et pourtant, lorsque le regard s’abaissait sur le sable humide du rivage, il découvrait les empreintes nombreuses des pieds furtifs qui avaient passé là pendant la nuit précédente.

Christie et Basil conversèrent longtemps à voix basse, se communiquant leurs projets, leurs craintes, leurs espérances…

L’honorable Johnson se montra à une heure convenable. Le sommeil de la fatigue et de l’innocence l’avait merveilleusement rafraîchi : il apparut plus jovial et plus souriant que jamais.

Après un déjeuner tout à fait confortable, auquel il fit le plus grand honneur, l’estimable Horace se décida au départ. On lui souhaita bon voyage il souhaita à ses hôtes, paix et sérénité d’esprit. Bientôt il disparut dans l’épaisseur des bois, « où son intention était de faire un tour de « chasse. »