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les drames du nouveau-monde

– Pourquoi n’avez-vous rien dit ? Il m’a prétendu ne rien savoir à votre sujet ; il me l’a même affirmé, le menteur !

– Ne feriez-vous pas mieux de rentrer au fort ? demanda l’Indienne après un moment d’hésitation, sans répondre à la question.

— C’est possible. Mais regardez-moi bien : êtes-vous une amie ? êtes-vous pour ce Johnson ? voyons, parlez franchement !

— Non ! non ! je ne serai jamais pour lui ! je ne l’aime pas ! s’écria Mariami, les yeux étincelants.

— Eh bien ! venez par ici, avec nous, dans la Block-House. Vous vivrez avec nous.

Basil fit quelques pas, comme s’il s’en allait, pour lui montrer l’exemple. La voyant immobile, il réitéra l’invitation de sa voix la plus franche et la plus cordiale.

La jeune fille secoua la tête.

– Venez donc ! reprit Basil ; vous serez soignée, respectée, heureuse !

— Je ne suis pas dans cette intention, dit l’Indienne d’un air pensif ; peut-être, un jour, je reviendrai et ce sera pour vivre parmi votre nation.