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les forestiers du michigan



ponnaient à leurs compagnons pour faire bonne contenance jusqu’à la mort.

Sur tous ces visages ruisselants de sueur et de sang, sillonnés par la poudre, le feu, les cendres brûlantes on lisait une sombre et implacable résolution.

Ils ne dirent pas un mot en réponse à la muette interrogation du commandant : chaque homme, le doigt sur la détente de son rifle, se tenait prêt à recommencer le feu.

Un frisson douloureux traversa l’officier… il ne lui restait plus que la mort ou l’humiliation à proposer à ses frères d’armes.

Il ne put parler une grosse larme déborda de ses yeux et roula en un sillon livide sur ses joues pâles !

Le Français, qui s’était approche, avait pu suivre toutes les phases de cette muette angoisse. Avec la chevaleresque et loyale franchise de sa nation, il salua ces nobles débris de la garnison et reprit la parole :

– Je vous rends les honneurs de la guerre, braves Anglais ; recevez le salut de Louis de Vegras, le neveu, le fils d’adoption de Montcalm :