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les forestiers du michigan

Celui-ci appela quelques-uns de ses compatriotes qui attendaient à distance. Ceux-ci accoururent et se rangèrent sur le passage des Anglais pour leur rendre les honneurs de la guerre.

L’évacuation du fort s’opéra avec ordre ; la garnison emporta ses blessés et alla se former en bataillon carré sur le bord du Creek, à une assez grande distance du fort.

À peine s’étaient-ils arrêtés qu’une détonation foudroyante ébranla la terre et le lac ; un nuage obscurcit l’horizon, une grêle de débris fumants couvrit le sol à la ronde.

Lorsque cet ouragan de feu se fût dissipé le fort Presqu’Isle avait disparu : à sa place, l’œil attristé ne voyait qu’un ravin noirâtre marbré de sang.

Quelques minutes s’écoulèrent dans un sombre silence ; les Anglais se comptèrent, ils n’étaient plus que cinquante : c’était tout ce qui survivait d’une garnison de deux cents hommes.

Absorbés dans leur douleur et les tristes soins que réclamaient leurs blessures, les assiégés n’avaient pas pris garde que la troupe Indienne s’était insensiblement répandue autour d’eux ;