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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/40

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les forestiers du michigan

Au même instant, en dépit de toute sa précaution, il se cogna rudement contre un arbre ; en se détournant pour l’éviter, il en heurta un autre avec la même violence.

– Il n’y a rien d’agréable à se renfoncer ainsi le nez contre les arbres, se dit-il avec un sang-froid que rien ne pouvait déconcerter.

Et il poussa en avant. Soudain le cri se fit entendre, mais si près de lui, que, malgré toute son assurance, il ne put réprimer un frisson et un ressaut en arrière. Il resta immobile, écoutant toujours.

— C’est la voix d’une femme, pensa-t-il ; aussi sûr que mon nom est Basil Veghte c’est un peu fort ! que fait-elle là ?

Bien des gens auraient poussé un cri d’appel en forme de signal ; assurément il eût été entendu. Mais le forestier était trop avisé pour commettre une telle imprudence. Son oreille exercée avait reconnu la voix d’une squaw indienne.

Mille pensées inquiètes se pressèrent tumultueusement dans son esprit. Toutes ces aventures ne cachaient-elles pas quelque artifice perfide com-