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les forestiers du michigan



seconde à perdre ; Basil se cramponna à l’aviron avec une vraie furie et fut assez heureux pour joindre enfin le rivage. Le canot aborda avec une telle force que la proue vint s’engager de plus de trois pieds dans la glace.

Le Forestier bondit à terre :

– Allons ! venez vite ! dit-il à son compagnon, en retenant la barque de la main gauche, pendant qu’il lui tendait la droite pour faciliter son débarquement.

Johnson secoua mélancoliquement la tête

– Impossible, camarade ! ça ne se peut pas.

— Comment y pensez-vous ? Allons donc, Johnson ; ces canailles vont nous fondre dessus, si nous ne décampons au plus vite. Et si vous tombez entre leurs mains, vous savez ce qui arrivera.

Basil compléta sa pensée par un geste expressif qui consista à faire tourner son doigt autour de sa chevelure.

— Ce sera malheureux, répondit Horace, mais je suis trop blessé pour pouvoir me remuer ; prenez mon fusil et allez-vous en ; sauvez-vous puisque vous le pouvez ; laissez-moi.

Veghte le regarda pendant quelques instants