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LES PIEDS FOURCHUS

Le digne homme ne pouvait plus parler tant il était essoufflé ; il paraissait, du reste, parfaitement joyeux, et content de lui.

— Eh ! bien ! mon bon sir, demanda Ned, qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?

— Fusils chargés… ?

— Oui.

— Je vois la fumée sortant de vos canons, master Burleigh.

Ce dernier fit un effort pour ébaucher un lamentable sourire ; il secoua la tête. Le Brigadier lui montra du doigt, à la distance d’un demi-mille, un objet noirâtre qui se dessinait sur la neige au pied de la colline la plus proche. Le maître d’école bondit sur lui-même, ses yeux lancèrent des éclairs.

— Vois-tu ça, mon garçon ! dit le Brigadier en lui frappant sur l’épaule.

— Quoi ? demanda Frazier, je ne vois rien.

— Comment ce point noir, là-bas, au bord d’un ravin… ?

— Non, je ne distingue rien.

— Eh bien ! enfant ! c’est un moose.

— Un moose !

— Parbleu oui ! qu’en dis-tu, Iry ?