aux longs et abondants cheveux noirs, aux yeux brillants, mais au sévère visage ; autour de sa bouche se joue une espèce de sourire sarcastique, déplaisant, et triste. Son pied tient en respect un rouet à filer, pendant qu’elle dispose une botte de lin autour de sa quenouille.
À côté d’elle est assise la tante Sarah Hooper, ou la grand’mère comme on l’appelle ; devant la vénérable matrone est un baquet plein de pommes qu’elle pèle et coupe en morceaux pour faire une marmelade.
Le plancher, soigneusement sablé, frotté, balayé, balayé artistement avec un balai de cigüe combiné à cette intention, offre à l’œil les dessins onduleux d’une petite mer agitée, tant le sable a été semé avec symétrie. Cette mosaïque du balai est du dernier genre et du suprême bon goût ; la gentilhommerie du voisinage a adopté cette mode.
Deux ou trois brassées de sapin résineux, mélangées à d’autres broussailles toutes incrustées de neige et de glace, sont empilées dans un coin. Au dehors, gronde la tempête qui ébranle le vieil édifice jusque dans ses fondations ; une neige fine et serrée crépite sur les vitres, on dirait la grêle ou des coups de becs d’oiseaux. Il fait bon de se