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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/191

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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

voix émue, je désire que vous voyiez par vous-même, de vos propres yeux ; que vous entendiez de vos oreilles et le triste mystère sera éclairci. Vous êtes trompé ! Nous sommes tous trompée ! Il y a ici une malheureuse créature ensorcelée. Si vous ne voyez point cette pauvre Lucy Day… si vous n’avez pas bientôt une explication avec elle, je… ajouta l’enfant en pleurant, je… suis sûre qu’avant trois mois elle sera sous terre.

— Que voulez-vous dire, Jerutha ?

— Je dis ce que je dis. Elle s’est mise au lit le lendemain de votre départ, et ne l’a plus quitté qu’un jour, pour aller avec la Tante Sarah voir une de ses plus chères bonnes amies, qu’elle avait connue à sa pension de Québec.

Burleigh resta comme foudroyé. Tout son sang s’arrêta dans ses veines comme s’il allait mourir.

— Et… l’a-t-elle vue, Jerutha ?… demanda-t-il enfin d’une voix étranglée.

— Oui, mais bien contre son gré, je le sais ; et en revenant elle s’est remise au lit.

— Où est-elle maintenant ?

— Dans la maison, elle occupe votre chambre. Que dirai-je encore ? Voulez-vous voir Lucy ou grand’mère ?