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LES PIEDS FOURCHUS

Watch courait partout flairant et cherchant à démêler les pistes : l’autre chien, fidèle compagnon du mort, ne voulut point quitter son maître et resta couché près de lui, refusant caresses et nourriture, et poussant par intervalles le long et sinistre hurlement déjà si souvent entendu.

— Ah ! s’écria enfin le Brigadier, en voila un ! voyons donc ce que c’est.

Et il montra l’empreinte bien nette d’un pied : la seule peut-être qui fut aisée à étudier, toutes les autres étant confondues et entremêlées dans un inextricable désordre.

Chacun regarda avidement : c’était une empreinte de moccassin.

— Bien ! murmura le Brigadier ; juste ce que je craignais ! les indiens ont passé par là. Voilà une affaire entendue ; nous n’avons plus qu’à partir au plus vite.

Ce fut aussi l’avis des frères Frazier. Ils prirent leurs dispositions pour emporter le cadavre ; ensuite la petite troupe se mit en route pour ses foyers, renonçant tristement à la chasse.

Les frères Frazier jurèrent de découvrir le meurtrier et de le livrer à la justice, dussent-ils le poursuivre jusqu’au bout du monde.