Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

220
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

Les magistrats accordèrent le sursis demandé et Burleigh fut ramené à sa prison.

Six jours s’écoulèrent sans que personne vint le visiter dans la solitude de son cachot.

Le septième et dernier jour, on vint le chercher pour le conduire aux assises. En traversant la place publique, Burleigh vit une foule immense qui encombrait les abords du palais de justice. Du milieu de cette marée humaine dont les vagues s’agitaient sans cesse, il crut distinguer les visages amis du Brigadier et des membres de sa famille ; il crut un instant apercevoir quelque chose comme un signal partir d’un groupe plus rapproché : mais ces visions s’évanouirent et le prisonnier se retrouva seul, à la barre, en présence du glaive de la justice.

La séance fut ouverte, et le public admis dans la salle du jury.

Au lieu d’adresser à Burleigh les questions sacramentelles d’usage, le chef du jury donna la parole à l’Attorney général.

— Nous avons, dit-il, des renseignements de haute importance ; plaira-t-il à la cour d’en prendre connaissance ?