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LES PIEDS FOURCHUS

niquement la vieille femme en lançant un coup d’œil à Burleigh.

— Qu’est-ce que tout ça, mère ? demanda l’Oncle Jerry ; qu’est-ce que tu marmottes là ?

— Oh ! nous ne pouvons nous entendre… merci de moi ? Qu’est-ce que tout ça ? les enfants ! les enfants ! répliqua aigrement sa femme en prenant sur ses bras un énorme baquet en bois : tiens, voilà la batterie de cuisine en train !

— Ou bien le nouveau miroir que vous m’avez donné, murmura Lucy.

— Ou la vaisselle qui est sur la table dans le vestibule, reprit Tante Sarah.

— Enfants ! hurla le brigadier, cesserez-vous ce bruit d’enfer !

— Ah ! mes amis ! ah ! mes amis ! s’écria la Tante Sarah, écoutez !

Un tumulte extraordinaire se faisait, de nouveau, entendre dans les escaliers, tantôt en bas, tantôt en haut, sans qu’on pût rien distinguer.

La vieille femme voulut courir au travers des trognons de pommes, des tranches de citrouilles, des paniers, des chiffons amoncelés, et des pelotons de laine, elle ne put y réussir :

— Allons donc, père ! cria-t-elle d’une voix