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CURUMILLA

I.

L’Entrevue.

Les jésuites avaient fondé au Mexique des missions autour desquelles, avec cette patience qui les a constamment distingués, une charité sans bornes et une persévérance que rien ne pouvait décourager, ils étaient parvenus à grouper un grand nombre d’Indiens auxquels ils enseignaient les principaux et les plus touchants dogmes de notre religion, qu’ils baptisaient, instruisaient et faisaient travailler à la terre.

Ces missions, d’abord peu considérables et séparées par de grandes distances, s’étaient insensiblement accrues ; les Indiens, séduits par la douce aménité des bons pères, étaient venus se placer sous leur protection, et nul doute que si les jésuites, victimes de la jalousie des vice-rois espagnols, n’avaient été honteusement dépouillés et chassés du Mexique, ils ne fussent parvenus à attirer à eux la plupart des Indios bravos les plus féroces, à les civiliser et à faire abandonner aux tribus indiennes la vie nomade.

C’est dans une de ces missions que nous conduirons le lecteur, un mois après les événements que nous avons rapportés dans notre précédent ouvrage[1].

La mission de Nuestra Señora de los Angeles

  1. Voir la Fièvre d’or, 1 vol. Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix.