Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/125

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— Oh ! murmura-t-il, répétant sans s’en douter en espagnol ce que le capitaine avait dit en français, que se passe-t-il donc ?

Comme c’était un véritable Mexicain, aimant à se rendre compte de tout et surtout à découvrir ce qu’on semblait vouloir lui cacher, il se leva doucement, s’approcha de la fenêtre, entr’ouvrit le moustiquaire et regarda curieusement dans la cour.

Mais il en fut pour ses frais d’indiscrétion ; la cour était déserte.

Alors il revint à petits pas à sa place, s’étendit de nouveau dans sa butacca et se mit à tordre nonchalamment un papelito en murmurant à demi voix :

— Patience ! tout vient à point à qui sait attendre. Tôt ou tard j’aurai le mot de cette énigme.

Cet a parte l’ayant sans doute consolé du désappointement qu’il venait d’éprouver, il alluma philosophiquement sa cigarette et disparut bientôt au milieu de l’épais nuage de fumée qu’il expectorait à la fois par la bouche et par les narines.

Nous laisserons le digne colonel se livrer en toute tranquillité à cet agréable passe-temps, et nous suivrons Charles de Laville, afin de donner au lecteur l’explication de l’exclamation qu’il avait laissée échapper à la lecture du papier que le peon lui avait si inopinément remis.