Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont nous sommes si fiers ; merci, comte, merci. Et maintenant, vive Dieu ! demandez-moi ce que bon vous semblera, je ne saurais trop payer le plaisir que vous venez de me faire.

— Mon Dieu ! répondit le comte, quant à présent je ne vous demanderai qu’une chose bien simple : vous recevrez bientôt la visite, à moins qu’il ne soit arrivé déjà, d’un aide de camp du général Guerrero.

— Le colonel Suarez ?

— Oui.

— Il est ici.

— Déjà !

— Il y a à peine une heure qu’il est arrivé.

— Il ne vous a rien dit ?

— Pas encore ; nous n’avons pas causé.

— Tant mieux ! Cela vous gênerait-il de me placer dans un endroit d’où il me serait possible, sans être vu, d’entendre tout ce qui se dira entre vous ?

— Aucunement. À côté de la chambre où il m’attend se trouve un cabinet fermé par une portière ; mais faisons mieux…

— Quoi ?

— Vous connaît-il ?

— Moi ?

— Oui, vous connaît-il de vue ?

— Non.

— Vous en êtes sûr ?

— Parfaitement.

— Ni monsieur non plus ?

— Pas le moins du monde.

— Très-bien, laissez-moi faire, je vais arranger cela ; maintenant, parlons de vous.

— C’est inutile.