étranger pour la colonie de Guetzalli ; ne nous avez-vous pas, dans une circonstance critique, prêté l’appui de votre bras et de vos conseils ? C’est à notre tour maintenant, eh, mon Dieu ! monsieur le comte, ceci n’est qu’un prêté pour un rendu, rien autre chose.
Le comte ne put s’empêcher de sourire.
— Eh bien, soit, dit-il avec émotion ; j’accepte votre généreux dévouement. Une plus longue résistance serait non-seulement ridicule, mais encore pourrait paraître de l’ingratitude à vos yeux.
— À la bonne heure ! dit gaîment le capitaine, voilà que nous commençons à nous entendre. Je savais bien, moi, que je finirais par vous convaincre.
— Vous êtes un charmant compagnon, repartit le comte ; il est impossible de vous résister.
— Pardieu ! vous arrivez dans des conditions excellentes pour obtenir un prompt secours.
— Comment cela ?
— Oui, figurez-vous que deux jours plus tard vous ne m’auriez pas rencontré.
— Il serait possible !
— N’auriez-vous pas remarqué, en arrivant, ces wagons et ces charrettes, rangés dans une des cours que vous avez traversées ?
— En effet.
— J’étais sur le point de partir, à la tête de quatre-vingts hommes choisis, pour aller exploiter certaines mines dont nous avons eu connaissance.
— Ah ! ah !
— Oui, mais provisoirement l’expédition en restera là, la troupe avec laquelle je devais entrer dans le désert se joindra à vous, du moins je le présume.