Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant, comme le comte se considérait comme étant en pays ennemi, rien n’avait été négligé pour mettre le camp, non-seulement à l’abri d’un coup de main, mais encore dans un état de défense respectable. À l’aide des wagons et des charrettes, renforcés par des abattis de bois considérables, les aventuriers avaient formé une enceinte, qu’un large fossé, dont la terre était rejetée en talus du côté de la campagne, protégeait encore. Au centre du camp, sur une légère éminence, s’élevait la cabane du chef, devant laquelle les canons étaient braqués ; au sommet de cette cabane flottait le drapeau dont nous avons eu déjà occasion de parler.

L’arrivée des Français fut une bonne fortune pour les Sonoriens que la fête avait attirés à la Magdalena. Du reste, depuis quelques jours déjà ils étaient attendus d’heure en heure, et les habitants, malgré es proclamations du gouvernement mexicain qui représentait les Français comme des bandits et des pillards, n’avaient pris d’autres précautions contre eux que de se porter à leur rencontre et de les accueillir avec des acclamations de bienvenue, fait caractéristique et qui montrait clairement que l’opinion publique ne se trompait nullement sur la portée du prounciamiento des Français, et que chacun savait fort bien de quel côté étaient le droit et la justice.

Lorsque le camp fut établi, les autorités du pueblo se présentèrent à l’une des barrière, pour demander, au nom de leurs concitoyens, l’autorisation de visiter les Français chez eux.

Le comte, charmé de cette démarche, qui était d’un bon augure pour les relations que postérieurement il