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XV

Le Conciliabule.

Grâce à leur déguisement et surtout grâce à l’intérêt que chacun apportait au combat de coqs, les Français parvinrent à sortir de l’amphithéâtre comme ils y étaient entrés, c’est-à-dire sans attirer aucunement l’attention.

Lorsqu’ils furent parvenus à une espèce de corridor obscur qui conduisait à l’intérieur de la maison, Valentin s’arrêta.

— Écoute-moi bien, Louis, dit-il à son ami en collant pour ainsi dire sa bouche contre son oreille, le moment est venu de t’apprendre pourquoi je t’ai conduit ici.

— J’écoute, répondit le comte.

— Depuis que je t’ai quitté à la Mission, comme bien tu penses, je ne suis pas demeuré inactif, j’ai parcouru les campagnes, je me suis abouché avec tous les habitants les plus riches et les plus considérés, et je suis parvenu à leur faire comprendre combien il leur importait de se rallier à toi et de te soutenir. La fête de la Magdalena nous a offert une occasion favorable de nous réunir, sans donner l’éveil au gouvernement mexicain et exciter ses inquiétudes. La seule maison dans laquelle un grand nombre de personnes puissent se réunir sans éveiller de soupçons, est, sans contredit, celle dans laquelle se trouve une arène pour les combats de coqs ; j’ai donc pris rendez-vous pour ce matin, ici même, avec les mécontents, ils sont nombreux ; ce sont tous les hom-