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XIX

Marche en avant.

Le soleil était levé déjà depuis près d’une heure lorsque Valentin et la petite troupe qu’il commandait rejoignirent le capitaine de Laville et ses prisonniers, à deux lieues à peine de la Magdalena.

Les Mexicains marchaient la tête basse, les bras attachés derrière le dos, entre deux files de cavaliers français, le rifle sur la cuisse et le doigt sur la détente.

Le capitaine de Laville s’avançait, à quelques pas du convoi, causant avec le vieil officier mexicain, dont, à cause d’une velléité de fuite qu’il avait eue, on avait attaché les jambes sous le ventre du cheval.

En arrière venaient les chevaux des prisonniers, facilement rattrapés par les aventuriers, et chargés des fusils, des lances et des sabres de leurs maîtres.

Lorsque les deux troupes se furent confondues, la marche devint plus rapide.

Valentin aurait, s’il l’avait voulu, pu regagner le camp avant le lever du soleil ; mais il importait au succès de l’entreprise à la tête de laquelle le comte s’était mis, que la population de la Magdalena, décuplée en ce moment par tous les étrangers qui, à cause de la fête, y avaient afflué de toutes les parties de la Sonora, comprît que les Français n’avaient pas tenté une expédition aussi folle qu’on le supposait, ou du moins qu’on voulait le faire