Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/280

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— C’est bien ! Maintenant, prenez un cheval frais, et en route, sans perdre une seconde : il y va de la vie et de la mort.

— Je pars, don Luis, vous entendrez parler de moi.

Ces paroles furent accompagnées d’un sourire sinistre qui passa inaperçu du comte. Don Cornelio sortit. Cinq minutes plus tard, on entendit les sabots de son cheval résonner sur le cailloutis de la rue.

Il était parti.

En ce moment, Valentin entra. Le chasseur, d’ordinaire si calme, avait les traits bouleversés et semblait en proie à une agitation extrême. Il jeta en entrant un regard autour de lui.

— Que cherches-tu donc, lui demanda le comte, et que signifie l’état dans lequel je te vois ?

— Cela signifie, répondit Valentin… Mais, tiens, ceci vaut mieux : jette un coup d’œil sur ces papiers saisis par moi dans la maison du général Guerrero.

Il remit une liasse de lettres et d’autres papiers au comte ; celui-ci les parcourut rapidement des yeux.

— — Oh ! s’écria-t-il en frappant du pied avec colère, une si grande ingratitude après tant de bienfaits ! Mille démons ! Cette terre est donc maudite, que la trahison surgit de dessous chaque brin d’herbe !

— Heureusement que nous avons les preuves en main. Je me charge d’arrêter le misérable.

— Il est trop tard !