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idole, et qu’elle abandonnait, se tordant sur un lit de douleur.

Nous devons constater pour l’honneur des plénipotentiaires français que, dans le traité qu’ils avaient signé, la liberté du comte avait été formellement garantie.

Maintenant, par quel concours inouï de circonstances le comte, dans une position aussi critique, avait il été abandonné ainsi de tous ses amis ?

Comment le général Guerrero, son ennemi acharné, s’était-il montré si bénin et presque généreux à l’égard de don Luis lors des derniers événements que nous avons rapportés ?

C’est ce que nous allons expliquer ; mais pour cela il nous faut reprendre les événements de plus haut et revenir à Valentin et à ses compagnons, que nous avons laissés galopant à toute bride sur la route de l’hacienda.


XXIII

L’Hacienda del Milagro.

La route d’Hermosillo à l’hacienda del Milagro est parfaitement tracée, droite et large dans tout son parcours.

Bien que la nuit fût sombre et sans lune, comme le cinq cavaliers galopaient de front, il leur aurait été impossible de dépasser don Cornelio sans le voir s’ils l’eussent rencontré dans le trajet, mais ils atteignirent l’hacienda sans en avoir eu de nouvelles.