Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/327

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Le combat s’engagea cependant vigoureusement de tous les côtés à la fois ; le premier élan fut ce qu’il devait être, c’est-à-dire admirable.

Les canons mexicains balayaient les assaillants, dont ils faisaient un carnage affreux ; cependant, ceux-ci tenaient bon et continuaient à avancer, soutenus par l’exemple du comte, qui, à quinze pas en avant de la colonne, son rifle d’une main et son épée de l’autre, s’avançait au milieu d’une grêle de balles, en criant de sa voix puissante :

— En avant ! en avant !

Tout à coup, le chef de bataillon, qui devait soutenir le mouvement sur la droite, voyant sa compagnie décimée par la mitraille, perdit complétement la tête et se replia en désordre du côté de son quartier.

Vainement le comte chercha à rallier les volontaires ; le désordre s’était mis parmi eux, tous ses efforts furent impuissants.

Ce fut alors que le comte comprit la faute qu’il avait commise en n’acceptant pas le commandement en chef.

Cependant les canons mexicains ne tiraient plus ; les artilleurs étaient morts.

— En avant ! à la baïonnette ! cria le comte, et il s’élança en avant suivi de Valentin et de Curumilla, qui ne le quittaient pas d’une semelle ; une vingtaine de volontaires se précipitèrent à sa suite.

Le comte se rua contre le mur de la caserne, qu’il parvint à escalader et sur la crête duquel il se maintint tout droit, exposé tout entier au feu de l’ennemi.

— En avant ! en avant ! répétait-il.