Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Fort bien ; seulement, soyons prudents, un malentendu nous serait fatal. Je m’avancerai aussi près que possible de la Mission, mais je vous avertis que je ne bougerai pas avant d’entendre votre signal.

— Ooah ! mon frère ouvrira ses oreilles, et le miaulement du tigre l’avertira que les Apaches sont arrivés.

— Parfaitement. Une dernière recommandation, chef.

— J’écoute le visage pâle.

— Il est bien entendu que le butin sera partagé également entre nous ?

L’Indien eut un mauvais sourire.

— Oui, fit-il.

— Pas de trahison entre nous, Peau-Rouge, ou, by God, je vous avertis que je vous écorche vif comme un chien enragé.

— Les visages pâles ont la langue trop longue.

— C’est possible ; mais si vous ne voulez pas qu’il vous arrive malheur, faites votre profit de mes paroles.

L’Indien ne répondit que par un geste de dédain ; il se drapa dans sa robe de bison et s’éloigna à pas lents.

Le bandit le suivit un instant des yeux.

— Misérable chien ! murmura-t-il ; dès que je pourrai me passer de toi, je réglerai ton compte, sois tranquille.

L’Indien avait disparu.

— Hum ! qu’est-ce que je vais faire maintenant ? reprit el Buitre.

Tout à coup, un homme bondit comme un jaguar, et avant que le brigand comprît seulement ce qui lui arrivait, il était solidement garrotté et réduit à la plus complète impuissance.

— Vous ne savez pas ce que vous allez faire ? eh