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— Demain vous toucherez votre argent.

— Je ne veux rien.

— Qu’est-ce à dire ?

— Valentin, laissez-moi quelques jours encore maître de mon secret ; je vous expliquerai ma conduite. Bien que je sois un bandit, tout sentiment n’est pas mort dans mon cœur ; il en est un qui est resté pur, c’est la reconnaissance. Fiez-vous à moi ; désormais, vous n’aurez pas de plus dévoué séide, soit pour le bien, soit pour le mal.

— Votre accent n’est pas celui d’un homme qui a l’intention de tromper, je me fie à vous, sans vous demander compte de ce brusque revirement de conduite.

— Plus tard vous saurez tout, vous dis-je, et maintenant que nous sommes entre nous, expliquez-moi votre projet dans tous ses détails, afin que je puisse vous aider efficacement.

— Oui, fit Valentin, le temps nous presse.

Les deux hommes demeurèrent ensemble deux heures environ à discuter le plan du chasseur ; puis, lorsque tout fut bien convenu et bien arrêté, ils se séparèrent, Valentin pour retourner à la Mission et el Buitre pour rejoindre ses compagnons, cachés à peu de distance.


IV

L’Explosion.

Pendant l’absence de Valentin, des faits d’une gravité extrême s’étaient accomplis à la Mission.