Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/63

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Un éclat de rire homérique accueillit cette proposition.

— La seconde ! voyons la seconde ! criaient les uns.

— Sapristie ! disaient d’autres, ils ne sont pas dégoûtés, les Mexicains, de nous vouloir pour compatriotes.

— Continuez ! continuez ! hurlait le reste.

Le comte fit un signe, le silence se rétablit.

2o Il vous est ordonné de prendre des cartes de sûreté si vous voulez rester Français. Au moyen de ces cartes, vous pourrez circuler partout ; seulement il vous sera défendu, en qualité d’étrangers, de posséder, c’est-à-dire d’exploiter des mines. Vous m’avez bien compris, n’est-ce pas ?

— Oui, oui. La fin, la fin !

— Je ne croyais pas les Mexicains aussi facétieux, observa un loustic.

3o Enfin, il m’est ordonné, à moi personnellement, de réduire la compagnie à cinquante hommes, de remettre mon commandement à un officier mexicain, et à cette condition la compagnie pourra aller prendre immédiatement possession des mines.

Lorsque le capitaine eut terminé cette lecture, il y eut une telle explosion de rires, de cris et de hurlements que, pendant près d’un quart d’heure, il fut impossible de rien entendre.

Cependant le comte finit, avec des difficultés extrêmes, à rétablir un peu d’ordre et de silence.

— Voilà les intentions paternelles du gouvernement mexicain à notre égard. Qu’en pensez-vous, mes amis ? Pourtant, je vous en conjure, ne vous laissez pas dominer par une juste indignation, ré-